La syndicalisation

Après la réouverture de la Yarntex en 1955, il n’y a eu ni syndicat, ni convention collective à la filature de Sutton. On peut penser que la fermeture de quelques mois à l’hiver1954-1955, était liée la création d’une union. Un document conservé dans les archive du Gouvernement du Canada indique qu'en 1951-1952, la Sutton Silk Mills avait une "convention collective". Toutefois nous n’avons pu établir en quelle année il y aurait eu vote pour faire entrer le syndicat et nous ne retrouvons pas la dite convention collective. Un article publié en 1953 dans le Monde ouvrier corrobore toutefois l’information.

Par ailleurs, des témoignages d’ouvriers de la première heure de la Yarntex montrent qu'ils savaient, même qu’ils avaient été avisés par les patrons, que s'ils faisaient entrer un syndicat, l'usine fermerait. Comme ils avaient tous besoin de travailler, une famille à nourrir, un loyer ou une hypothèque à payer, ils ne sont pas passés à l'action.

Du moins pas avant 1962. Constatant qu’ils sont payés 55 sous de l’heure à l’embauche et 75 sous en moyenne dans toute l’usine alors que la moyenne pour l’industrie du textile est de 1,38$ de l’heure, un groupe tente de se syndiquer. Ils seront tous congédiés. Une autre tentative en 1973 conduit un même résultat.

En fait, plusieurs anciens employés de la Yarntex-Filtex ont éludé les questions sur les « unions » ou nous ont carrément dit ne pas vouloir en parler. Ils ont plutôt insisté sur leur chance d’avoir un emploi à Sutton même, ce qui diminuait les dépenses et facilitait leur vie.

Dominique Parent et Davis Joachim ont néanmoins abordé cette question de la syndicalisation avec André Lagimonière, Brian Rollins, Fern Goyette, Valerie Dymond, Teddy St-Amour.

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