Le sens de la communauté
Éliane et Alfred Larouche étaient bons et généreux, toujours prêts à aider et à accueillir un voisin. Et on le savait.
Ils avaient le téléphone et plusieurs les voisins venaient faire leurs appels chez eux. Dans les années trente et quarante, la télévision n’existait pas et la radio ne rejoignait pas toutes les fermes. Les échanges entre voisins étaient une agréable distraction.
Preuve de leur ouverture de cœur et d’esprit, Éliane et Alfred se lient d’amitié avec les familles immigrantes du voisinage, les Francey venus de Suisse et les Liebrecht, une famille allemande de confession juive immigrée en 1938 pour fuir la guerre imminente. Les Liebrecht ont fondé une bergerie au coin des chemins Alderbrooke et Jordan que leur fils Frank exploite toujours.
Toute la famille Larouche s’imprègne d’une nouvelle culture, de ses rituels et de sa musique grâce aux disques prêtés par les Liebrecht. Bernard, Jean et Gaëtan échangent sur l’impact dans leur vie de l’arrivée de ces voisins européens.
La ferme Liebrecht
La ferme Francey
Toute sa vie, Éliane a partagé son talent de musicienne avec sa famille et la communauté, que ce soit pour des célébrations religieuses aux églises de Sutton et d’Abercorn, des fêtes de village ou la formation d’une chorale familiale. Alfred l’accompagne.
Éliane et Alfred plus âgés
Tout cela, en élevant une famille nombreuse! Les benjamines Céline et Renée rapportent que leur mère disait souvent: « On n’y arrivera jamais! » Mais malgré la lourdeur de sa tâche et son peu de préparation à la vie de fermière, Éliane appréciait la ferme et la vie à la campagne, croit Denise. Elle aimait les montagnes et la région, elle qui venait de Marieville où le paysage environnant était plat. «En ville, est-ce qu’il y aurait tout ça?» disait-elle à ses enfants.
Le Round Top, point culminant des Monts Sutton
Éliane est décédée en mai 1979 et Alfred l’a suivie en septembre 1981, au terme de vies bien remplies.
Aquarelles d’Éliane pour préserver sa mémoire après son décès.
Germain a repris la terre familiale et exploité la ferme tout en travaillant comme chauffeur d'autobus scolaire. En 2005, à l’âge de 70 ans, il a cédé la propriété à son neveu Mathieu Hébert qui l’a revendue à Yan Gordon en 2008. Les potagers des nues mains occupent aujourd’hui le site de la ferme des Larouche.
Finale
Éliane Bédard et Alfred Larouche ont laissé une importante descendance dans la région de Sutton et dans tous les Cantons-de-l’Est. Ils lui ont transmis l’amour de la musique. Il arrive que plusieurs générations de Larouche se réunissent comme ce fut le cas en 2009 à la salle Alec et Gérard Pelletier ou en 2016, à l’église Saint-Simon d’Abercorn.
Claudine Francey (avec la canne) et des membres de la famille Larouche unis par la musique.
Extrait d’une mélodie suisse saluant le printemps, transmise par Claudine Francey, que les Larouche ont adoptée comme chant de ralliement.
Crédits | |
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Recherche, scénarisation, textes | Jeanne Morazain, Nicole Michaud |
Recherche, et direction tournage | Dominique Parent |
Recherche | Marie Gros |
Entrevues | Nicole Beaudry, Marie Gros, Dominique Parent |
Caméra  | Stéphane Barsolou |
Montage | Gilles Gauthier, Martin Morisette |
Transcription | Lise Bergeron |
Archives photographiques | Famille Larouche |
Traduction | Ken Whittingham |
Intégration web | Gilles Gauthier, Two Humans (Manon Gélinas) |
Partenaire | Salle communautaire de Sutton Junction |
Fonds famille Larouche
Tous les éléments textuels, photographiques, audios et vidéos ayant servi à la préparation et au montage de ce dossier virtuel sont réunis et conservés par Héritage Sutton dans le Fonds famille Larouche. Une fois indexé, ce fonds pourra être consulté sur demande avec l’aide d’un bénévole d’Héritage Sutton.