La vie à la ferme
La maison, des plus rustique, offre un confort minimal. Un unique robinet, toujours ouvert, laisse s’échapper un filet d’eau. Il faut faire des réserves pour la cuisine, le lavage, le nettoyage… Pas de bain, sauf le samedi, mais un débarbouillage à l’éponge dans un bassin d’eau tiède. Après plusieurs années, une pompe branchée à un puits de surface est finalement installée.
Deux ruisseaux traversent la terre des Larouche; un petit, entre la maison et l’étable, où les filles lavent les couches en été et le ruisseau Alderbrooke, propice à la baignade que les enfants Larouche appellent la rivière.
Deux poêles à bois, dont un chauffé à plein temps l’hiver, fournissent chaleur et plans de cuisson. L’accumulation de créosote provoque de fréquents feux de cheminée. Dans les cas les plus sérieux, se rappelle Renée, «on mettait des serviettes mouillées sur les tuyaux qui passaient l’un passait par la chambre des gars, l’autre par la chambre des filles. On les arrosait même». Céline et Agnès évoquent néanmoins avec une certaine nostalgie la maison familiale.
En descendant l'escalier, Suzanne, Françoise, Marie, Agnès, Gaëtan, Jean, Germain et Denise. Sur la galerie derrière, tante Honorine Bédard.
La ferme doit subvenir aux besoins de toute la famille.
Les filles aînées abandonnent tôt leurs études pour aider leur mère à s’occuper des enfants. C’est ainsi qu’Agnès devient en quelque sorte une deuxième maman, ce qui ne lui déplaît pas : «J’ai beaucoup aimé ça, m’occuper de maman, m’occuper des p’tits… euh… leur apprendre des affaires, aider aux devoirs, et tout ça.»
Les garçons plus vieux participent aux travaux des champs qui s’effectuent avec l’aide de chevaux et de machines agricoles.
De gauche à droite: Inconnue, Léon Bédard (fils d’Honorius), Marie Larouche, Agnès Larouche, Françoise Larouche, Alfred Larouche.
Gaëtan aux champs à la fin des années 1940.
Germain sur le cheval Moineau
Tout le monde est mis à contribution, une fois la saison agricole lancée avec la bénédiction des semences.