Lorsque Sutton Flats n’était encore qu’un hameau, les familles pionnières enterraient leurs morts dans un cimetière situé en face de l’église Olivet. Une photo ancienne atteste de sa présence.
Les actuels cimetières Grace et Fairmount, situés plus haut sur la rue Maple face à la rue Highland et à l’ancien moulin, ont été aménagés à partir de 1855 seulement.
Les stèles funéraires du premier cimetière ont été déplacées vers ces nouveaux lieux de sépulture, probablement dans les années 1870, sans laisser de traces visibles. Mais les ossements des pionniers sont toujours là.
Quelque 55 monuments en tout, datant d’avant 1855, ont été relocalisés. Le plus ancien est de 1810 et honore la mémoire de Louisa, épouse de Solomon Squire, qui représentait les Méthodistes lorsque les ententes ont été signées concernant le terrain où l’église Olivet était construite.
Ce premier cimetière contenait vraisemblablement plus que 55 défunts. On peut penser en effet que les monuments brisés et les croix de bois n’ont pas été transférés. Il y avait sans doute aussi des sépultures qu’aucune stèle n’identifiait.
C’est donc aux cimetières Grace pour les Anglicans et Fairmount pour les autres confessions protestantes qu’il faut maintenant aller pour retracer les familles pionnières de Sutton Flats. Les monuments transférés du premier cimetière sont dispersés dans les sections plus anciennes.
Dans le cimetière Grace, on retrouve notamment les familles Billings, Frary, Powers, Spaulding, Squier, Sweet alors que les familles méthodistes, baptistes et des autres dénominations protestantes, sont au cimetière Fairmount. Elles ont nom Bresee, Cutter, Dyer, Hubbard, Hurlburt, McAllister.
Les parents du meunier Reuben Mills, Jana Nutt et Moses Mills font partie de ces familles pionnières. Ils ont été enterrés en 1856 et 1859 dans le cimetière Grace. Reuben sera inhumé en 1903 dans le cimetière Fairmount aux côtés de son épouse Ruth Sweet et de son fils Frederick mort avant lui, en 1898, à l’âge de 48 ans.
Enclavé dans le cimetière Fairmount, se trouve le cimetière de la Légion où les militaires qui le désirent sont enterrés. Il compte une quarantaine de sépultures de soldats et de leurs conjointes regroupées autour d’un cairn central.
L’ancien cimetière a été réaménagé en parc en vertu d’une clause du contrat d’achat de l’église Olivet par les Adventistes conclu en 1876 et qui stipulait que le terrain à l’ouest ayant servi de cimetières devait demeurer à tout jamais un parc public. En 1910, le parc est cédé à la ville qui doit assurer la tranquillité des lieux, en y interdisant certaines activités telles aménager une patinoire ou un terrain de baseball.
Ce parc a été dédié aux soldats morts lors des grandes guerres du 20e siècle. Aucune mention n’est faite du fait que les ossements de membres des familles pionnières de Sutton y sont toujours enterrés. Une amnésie qu’il est grand temps de réparer.
Pour en savoir plus, lire le no 17 des Cahiers d’histoire ainsi que les différents inventaires et rapports produits par Héritage Sutton sur les cimetières de Sutton.
À lire également l’article de la Voix de l’Est à propos de la conférence donnée le 21 février 2016 par le bioarchéologue Robert Larocque.
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