Histoires de guerres

Introduction

De nombreux Suttonnais ont combattu lors des deux Grandes guerres du 20e siècle. Sutton leur rend hommage au Parc commémoratif rue Maple.

L’horloge de l’hôtel de ville de SuttonL’horloge de l’hôtel de ville a aussi été acquise en mémoire de ces combattants. Pendant plus de 20 ans, la Sutton Junior Girls Institute, l’ancêtre de la section suttonnaise du Women’s Institute, a recueilli des fonds à cette fin. L’horloge a finalement été installée à l’automne 1949, de même qu’une plaque commémorative avec les noms des Suttonnais morts au combat au cours des deux grandes guerres.

La plaque commémorative sur la façade de l’hôtel de ville honore George M. Westover, que nous n’avons pu retracer, mais ignore Leland Stanford Westover, 18 ans, dont le nom figure au Mémorial de Vimy et qui a sa pierre tombale au cimetière Grace (R6.6). Quant à Valentine Patman mort après 1920, vraisemblablement de ses blessures de guerre, il nous est connu grâce à son employeur, la CIBC.

La première guerre mondiale

La première guerre mondiale battait son plein il y a maintenant un siècle. Plus de 150 résidents de Sutton ont combattu dans les rangs alliés; 25 y ont laissé leur vie.

Légion Canadienne Royale, section 158 de SuttonLa Légion, section 158 de Sutton, et Héritage Sutton honorent leur mémoire. Le Jour du souvenir (le 11 novembre de chaque année), la Légion rend hommage à ceux dont c’est le centenaire de la mort. En 2015, Gordon Cook, Joseph Hall et George Whitford ont été particulièrement honorés. En 2016, les noms de John Dalton, Norman Macdonald et George Westover seront rappelés au souvenir des Suttonnais et Suttonnaises d’aujourd’hui.

Héritage Sutton, pour sa part, publie ce dossier intitulé Histoires de guerres. Jocelyn Vachon raconte dans Il y a cent ans débutait la grande guerre (Cahiers d’histoire no.20) les états de service des jeunes de Sutton et d’Abercorn ayant participé à ce premier grand conflit mondial. (Jocelyn Vachon a aussi consacré des monographies au capitaine Royce Coleman Dyer, mort en Russie (Cahiers d’histoire d’Héritage Sutton no.5) et au brigadier-général Dennis C. Draper (Cahiers no.9 et 10).)

Lire l’article de Jocelyn Vachon : Il y a cent ans débutait la grande guerre ( 5 Mo).

Le tableau d’honneur présente ceux qui y ont laissé leur vie :
Liste des militaires de Sutton morts au combat durant la guerre 1914-1918 ( 89 Ko en anglais).

Le cimetière Lapugnoy près de Vimy, en FranceLe cimetière Lapugnoy près de Vimy, en France, où William Stanistreet a été inhumé. Il était né à Liverpool.

La liste des quelques 125 soldats enrôlés de Sutton ( 231 Ko) peut aussi être consultée.

Carte enregistrementCi-joint des extraits de la correspondance échangée ( 2 Mo en anglais) entre ceux qui combattent outremer et ceux qui les attendent ici, extraits d’abord publiés dans le Cahier d’histoire no. 25.

La première grande guerre a duré 4 ans (1914-1918). La paix ne durera que 20 ans.

La deuxième guerre mondiale

Une deuxième guerre mondiale éclate en 1939. Encore une fois, des Suttonnais partent au front. Leur histoire reste à écrire. Les anciens combattants toujours vivants ou en état de témoigner sont rares. Nous avons néanmoins recueillis deux témoignages.

Roland Goyette, R.C.A., 1941, 21 ans.Roland Goyette, R.C.A., 1941, 21 ans.

Certains ne pourront jamais témoigner. La Seconde guerre mondiale a coûté la vie à 21 personnes de Sutton dont une femme.

Les recherches les concernant dans les archives militaires restent à faire. On notera que les familles Bowden, Crowell, Dyer et MacDonald ont été particulièrement éprouvées ayant perdu deux ou trois des leurs lors des deux conflits.

Lire des témoignages d’anciens combattants ( 128 Ko en anglais).

Voir le tableau d’honneur de cette 2e guerre ( 65 Ko).

Croix Rouge Le texte Vivre la guerre à Sutton ( 143 Ko) raconte, à l’aide de témoignages, les impacts de ce deuxième grand conflit mondial sur ceux et celles qui l’ont vécu ici à Sutton.

Leur dernier repos

Les victimes suttonnaises de la Première guerre mondiale reposent outremer, le Canada n’ayant pas rapatrié les dépouilles de ses soldats. On retrouve leur nom sur divers mémoriaux européens. (voir Tableau d’honneur, 1ère guerre). La majorité a aussi un monument dans les différents cimetières de Sutton. C’est le cas aussi de sept des victimes de la deuxième guerre.

Les anciens combattants qui le désirent peuvent être inhumés au cimetière de la Légion. Cette enclave dans le cimetière Fairmount se reconnaît à son monument central entouré de petites plaques commémoratives.

Cimetière de la Légion Royale CanadiennePlaque Légion Canadienne ROyale

Le cimetière de la Légion

Ce lieu de sépulture peut être considéré actif car la dernière inhumation a eu lieu en 2009. En outre, deux personnes dont le nom est déjà gravé sur leur pierre ne sont pas encore décédées. Sur les 39 pierres tombales dénombrées, 14 portent les noms des deux conjoints, pour un total de 53 personnes. Quatre des 14 femmes étaient également dans les forces armées. Plusieurs listes de noms circulent concernant les inhumations au cimetière de la Légion et la conciliation entre toutes ces listes s’avère difficile.

Voir la liste des noms relevés sur les plaques ( 74 Ko).

Mais les anciens combattants ne choisissent pas tous le cimetière de la Légion. Plusieurs ont été enterrés dans d’autres cimetières locaux. C’est le cas notamment de G..A. McCarthy, Gilbert H. Delmar, William Murns, Frederick Newman, Gerald Henry Page, Albert C. Perkins, Ralph C. Sheridan et James Thompson.

Gaétan Mireault, qui a combattu en Italie et a fait l’objet d’un article par Jocelyn Vachon dans les Cahiers d’histoire (no.17), a été enterré au cimetière Saint-André en 1977. Il n’est sûrement pas le seul ancien combattant dans ce cimetière, mais les registres de la paroisse ne permettent pas de les identifier.

Les soldats du 19e siècle

L’histoire militaire de Sutton ne commence pas avec les guerres du 20e siècle. Avant que le Canada ne dispose d’une armée régulière et ne participe aux guerres de l’Empire britannique (Boers, WW 1 et 2, Corée), les hommes en état de porter les armes servaient comme miliciens. Dans un canton comme celui de Sutton, la milice était avant tout chargée de la défense de la frontière avec les USA.

Lors de la guerre de 1812, les miliciens de Sutton faisaient partie avec ceux des cantons de Potton, Brome, Stukeley, Shefford, du Deuxième Bataillon des Townships commandé par le lieutenant-colonel Henry Ruiter. Cinq des miliciens venant de Sutton ont été identifiés, soit les capitaines, Alexander Griggs et John Pickle, les lieutenants Ephraim Hawley et Thomas Shepherd, ainsi que l’enseigne John Smith.

Compte tenu de la sympathie des Américains pour leur cause, les Patriotes ont mis sur pied, durant la Rébellion de 1837-1838, la société secrète des Frères Chasseurs (Hunters’ Lodges), active des deux côtés de la frontière. On compte entre autres, pour surveiller la frontière, sur les troupes de milice des Missisquoi Borderers et des Missisquoi Loyal Volunteers, formées de résidents du comté de Missisquoi auquel appartient alors le canton de Sutton.

les Fenians, un groupe révolutionnaire pro-irlandaisLa frontière est de nouveau en alerte en 1866 et 1870 lorsque les Fenians, un groupe révolutionnaire pro-irlandais, tente à deux reprises d’envahir la colonie britannique du Canada depuis le Vermont.

Deux compagnies de miliciens ont été recrutées dans le canton de Sutton. Au total, 19 officiers et sous-officiers et 65 soldats se sont enrôlés. Douze d’entre eux étaient encore vivants en 1902 et ont alors reçu une médaille commémorative des raids Fenian.

Le capitaine Asa Frary d’AbercornLe capitaine Asa Frary d’Abercorn

Voir la liste des noms des miliciens ( 1 Mo en anglais) actifs en 1870 tels qu’inscrits et déchiffrés dans un registre manuscrit conservé aux archives de la Société historique du comté de Brome.